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3. Inventaire des cas d’erreurs sur l’échantillon B et propositions pour les éviter
Nous avons étudié les cas d’erreurs commises par le programme sur l’échantillon B. Après avoir fait travaillé le programme sur l’échantillon nous avons repris chaque erreur commise afin d’en identifier les raisons. Nous avons identifié 5 catégories d’erreurs, que nous avons subdivisées en sous-catégories. Le résultat de ce travail est présenté dans le tableau 75.
Deux types d’erreurs peuvent être commises. Il s’agit soit d’une annotation faite par le programme à tort, soit d’une annotation omise par le programme. Les annotations commises à tort font baisser le taux de précision. Les annotations omises font baisser le taux de rappel. Il est important de remarquer qu’un même problème peut donc être pénalisant à la fois pour le rappel et pour la précision. Par exemple, l’introduction d’un espace après de tiret dans Rg-pbx va avoir deux conséquences. D’une part, l’identification de hunchback (hb), qui est le gène associé à Rg-pbx, va être omise. D’autre part, Ultrabithorax (Ubx), dont pbx est un synonyme, sera reconnu à tort.
Dans le tableau, nous présentons les deux types d’erreurs. Le tableau est organisé en catégories et sous catégories. L’effectif de chaque catégorie et sous catégorie est calculé. Un éventuel commentaire est indiqué avant le décompte détaillé. Le décompte détaillé concerne le label, tel qu’il est écrit dans le texte.
Nous donnons ci-dessous une analyse des catégories rencontrées, des plus fréquentes aux moins fréquentes.
La catégorie la plus fréquente, à savoir, Variation orthographique correspond aux variations sur des définitions de gènes déjà présentes dans Flybase mais qui n’ont pas été anticipées par le programme.
Les espaces après les tirets sont un problème spécifique à la source de données que nous avons utilisée. L’éditeur des cédérom a effectué un traitement sur les textes probablement pour permettre au logiciel d’interrogation de fonctionner correctement. Ce traitement consiste en l’ajout d’espace après certains tirets. Ce traitement n’est pas souhaitable pour notre application. Il faudrait soit rectifier les données, soit utiliser une autre source d’information. La rectification paraît difficile car le traitement des tirets n’est pas systématique : tous les tirets ne sont pas suivis d’espace. Il faudrait savoir quelle a été la logique de ce traitement pour pouvoir le rectifier. L’utilisation des données issues de l’internet paraît plus simple. Le traitement mis en cause n’a pas été effectué sur les données présentes sur internet. Une autre solution consisterait à modifier les données du dictionnaire pour le mettre en adéquation avec les textes. Il s’agirait d’ajouter de nouvelles définitions chaque fois qu’un tiret apparaît dans un label. Cette solution est moins élégante que les deux précédentes. Une troisième solution consisterait à supprimer tous les espaces après les tirets dans les textes. Cependant cela pourrait conduire à créer de nouveaux problèmes à d’autres endroits. Nous avons choisi de n’effectuer aucun pré-traitement des textes. Nous préférons ajouter des définitions au dictionnaire pour prendre en compte toutes les irrégularités présentes dans les textes. Le suivi des opérations est correctement assuré dans le dictionnaire alors qu’il serait difficile de l’assurer dans les textes. Ainsi, dans l’évaluation du système, nous pouvons facilement savoir quand une erreur est due à un de nos traitements.
Les parenthèses incorrectes correspondent aussi à un pré-traitement des textes dont nous disposons. Des parenthèses ont été remplacées par des crochets. Ce traitement n’est pas systématique et correspond à une logique difficile à élucider. Ce traitement introduit des dissymétries : des crochets ferment des parenthèses, des parenthèses ferment des crochets et parfois même deux parenthèses ouvrantes ne sont fermées que par un seul crochet. Les données issues de l’internet présente les mêmes défauts aux même endroits. Actuellement le problème des parenthèses incorrectes n’est pas traité automatiquement. Les irrégularités sont simplement relevées et ajoutées au dictionnaire.
Un traitement possible consisterait à remplacer tous les crochets par des parenthèses dans les textes. Comme dans le cas précédent, cela pourrait créer de nouveaux problèmes à d’autres endroits.
La catégorie espace avant et après les exposants concerne aussi un problème de formatage. Il s’agit cette fois de données erronées dans le dictionnaire et non plus dans les textes. Les exposants font partie intégrante des noms de gènes. Par exemple su(wa) est le symbole d’un gène. Dans les données issues de Flybase, les exposants et les indices sont indiqués. L’exposant est codé dans Flybase par du HTML. La notion d’exposant ou d’indice est absente des résumés issus de Medline. C’est pourquoi nous avons supprimé le code HTML des données issues de Flybase. Dans la plus part des cas, cela permet effectivement de mettre en adéquation le texte et le dictionnaire. Cependant, dans certain cas, des espaces sont présents entre les balises HTML et le texte lui-même, mais ce n’est pas systématique. Ils n’ont pas été supprimés lorsque nous avons effectué la suppression des balises HTML. C’est la cause des problèmes constatés. La solution à ce problème consiste à réimporter les données issues de Flybase avec cette fois une procédure permettant de supprimer ces espaces.
Le cas des coupures de mots est plutôt délicat. Il faudrait disposer d’un logiciel de reconnaissance approximative de mots pour compléter automatiquement le dictionnaire. Cette complémentation suivrait le même principe de validation qu’actuellement, à savoir, une validation par le contexte. Le système d’identification des gènes que nous proposons nécessite un dictionnaire des gènes le plus complet possible. Malheureusement, les dictionnaires ne sont jamais tout à fait complets.
Nous proposons une méthode pour compléter le dictionnaire grâce à une analyse automatique des textes. Cette méthode consiste à anticiper les variations orthographiques possibles, puis à les valider sur les textes. Cette validation utilise le phénomène de répétition du même gène sous des appellations différentes. Ainsi, quand, dans le même texte, une appellation variante côtoie une appellation répertoriée, cela valide l’appellation variante. Cette méthode permet d’anticiper les variantes orthographiques dans environ 70 % des cas. Pour aller plus loin, il faudrait utiliser des techniques de reconnaissance approximative de chaînes de caractères. Ces techniques permettraient de reconnaître des définitions variantes possibles. Cependant, nous considérons que ces travaux, bien qu’utiles, font partie d’un domaine de recherche distinct, à savoir l’acquisition de connaissances terminologiques à partir de corpus.
Les cas divers rassemble, entre autres, des variations orthographiques portant simultanément sur la case et sur l’équivalence entre tiret et espace. Ce sont des variations qui ne sont pas prises en charge par le système.
La catégorie manque du dictionnaire correspond aux définitions absentes du dictionnaire. Il n’y que trois cas au total, mais les deux premiers concernent une dizaine d’occurrences chacun. Ces deux cas sont plutôt atypiques. Il s’agit des labels DNA ligase I et DNA ligase II qui sont manifestement les noms complets des gènes du même nom. Il s’agit d’une erreur assez grossière de Flybase. Il n’y avait pas de noms complets pour ces gènes dans la base de données. Seuls étaient présent les symboles et des synonymes.
Le cas du label alpha-methyldopa hypersensitive est plus classique. Il s’agit d’un synonyme absent du dictionnaire. Ce terme désignait bien le gène alpha methyl dopa-resistant (amd) dans le texte car l’auteur a précisé entre parenthèses le symbole du gène. De plus, une visite sur le site de Flybase, nous apprend que le label l(2)amd alpha-methyldopa hypersensitive est un synonyme du gène.
Le seul traitement que nous envisageons pour cette catégorie est de compléter manuellement le dictionnaire. Cela ne permet pas d’anticiper sur de nouveaux cas.
Nous avons déjà largement présenté le problème des labels ambigus. Cette catégorie est encore assez importante mais ce n’est plus la principale source d’erreurs comme au début de nos expérimentations. Ce progrès est dû à l’accumulation d’informations sur les labels ambigus. L’annotation de nouveaux textes permet de découvrir sans cesse de nouveaux labels ambigus. Une solution définitive au problème consisterait à utiliser des lexiques de termes courants de l’anglais pour faire la liste des labels potentiellement ambigus. Cette solution paraît acceptable si l’on utilise aussi le contexte lors de l’interprétation. Les labels considérés comme potentiellement ambigus ne seraient pas totalement négligés. Lors de l’interprétation, ils ne seraient rejetés que s’ils correspondent à des reconnaissances isolées. Concrètement, une nouvelle catégorie serait créée dans la table Type de reconnaissance. Les labels appartenant à une liste de termes potentiellement ambigus seraient classés dans cette catégorie. Ils recevraient un traitement identique au label de la catégorie plutôt ambigus.
Cependant, il faut bien noter que cela conduirait nécessairement le système à faire des erreurs là où il n’y en avait pas précédemment. Ainsi, des labels peu ambigus dans le contexte de la génétique de la drosophile comme hedgeog risquerait de ne pas être interprétés comme des gènes. Il n’est donc pas sûr que cette méthode de résolution du problème serait la bonne. La technique que nous avons adoptée, qui consiste à considérer que les labels sont univoques jusqu’à preuve du contraire, a l’avantage de permettre un rappel fort.
La catégorie Confusion entre entités regroupe le cas du chromosome SD chromosome et du complexe decapentaplegic complex. Ces entités ont été confondues respectivement avec le gène Sd et avec le gène decapentaplegic.
Les problèmes de ce type pourraient être évités à l’avenir en utilisant un lexique de termes de biologie. Les termes du lexique qui permettraient de lever l’ambiguïté sur un label seraient inclus dans le dictionnaire.
Le tableau ci-après fait la synthèse du tableau 75.
Tableau 72 Inventaire des cas d’erreurs sur l’échantillon B (tableau de synthèse)
La colonne + indique le nombre d’erreur par excès : le programme identifier par erreur un gène. La colonne - indique le nombre d’erreur par défaut : le programme a omis d’identifier un gène. La colonne T donne le total. Les colonnes en grisé donnent les proportions afférentes aux effectifs qui précèdent.
Type d’erreur
-
%
+
%
T
%
Variation orthographique
35
59
12
26
47
45
Manque du dictionnaire
20
34


20
19
Label ambigu


18
39
18
17
Confusion entre entités


13
28
13
12
Divers
4
7
3
7
7
7
Total
59
100
46
100
105
100
Les effectifs sont suffisants pour permettre de faire des calculs de pourcentage. Nous voyons que la catégorie Variation orthographique est la plus fréquente. Elle totalise presque la moitié des erreurs (45 %). Cette catégorie provoque des erreurs des deux types. Elle est responsable de plus de la moitié des reconnaissances manquées (59 %) et d’environ un quart des faux positifs (26 %). L’effort principal nous paraît devoir être porté sur cette catégorie.
Cette catégorie est composée de cinq sous catégories, à savoir Variation orthographique, Parenthèses incorrects, Espace avant et après les exposants, Coupure de mot et Divers. Les solutions envisagées pour les trois premières sous-catégories sont faciles à mettre en œuvre. Ces sous catégories représentent 35 cas sur les 45 que compte la catégorie. Un travail sur cette catégorie devrait donc facilement améliorer les performances du système.

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